Ya lo sabemos todos, pero es interesante tener la opinión de alguien que "ha estado en el ajo"..
Un ancien de la City de Londres tíémoigne: «J'ai vendu mon í¢me au diable»
CRISE FINANCIíˆRE | «J'ai vendu mon í¢me au diable et j'en ai tiríé un bon prix»: Geraint Anderson travaillait comme analyste dans la City, le ventre financier de Londres. Comme ses confrí¨res, il a touchíé de juteux bonus, mais il a díémissionníé car il ne voulait plus íªtre «obsíédíé par l'argent».
ats/afp | 14.10.2008 | 12:00
Geraint Anderson, 36 ans, a rejoint la City en 1996 en tant qu'analyste junior pour la banque níéerlandaise ABN Amro. Un an plus tard, il passe í la franí§aise Sociíétíé Gíéníérale, puis en 1999 í l'allemande Commerzbank avant de se retrouver un an plus tard chez sa compatriote Dresdner Kleinwort.
Nommíé deux anníées de suite meilleur analyste de la banque d'investissement, il grimpe vite les íéchelons et est nommíé coresponsable de son íéquipe. Il commence í se tailler une solide ríéputation dans la capitale financií¨re et est íélu quatrií¨me meilleur analyste de la City, sur un classement qui en compte une centaine. En 2007, il empoche un bonus de 500 000 livres (975 000 francs).
Mais il y a quelques mois, il díécide de tout quitter, príéfíérant se consacrer í íécrire sur sa vie passíée de financier, dans des livres et dans une chronique ríégulií¨re dans la presse.
Pouvoir se regarder dans le miroir
C'est que Geraint Anderson commení§ait í ne plus pouvoir se regarder dans le miroir: «je devenais de plus en plus avide, de plus en plus obsíédíé par l'argent», explique-t-il.
Le financier pointe du doigt le systí¨me des bonus. «Je me suis laissíé entraí®ner par la culture des bonus. J'ai vendu mon í¢me au diable et j'en ai tiríé un bon prix», dit-il.
Le Premier ministre britannique Gordon Brown a d'ailleurs sonníé la charge contre les bonus astronomiques ríécompensant des comportements «irresponsables». Londres a conditionníé son vaste plan de sauvetage des banques í l'íétablissement de nouvelles rí¨gles de ríémuníération.
Sommes jugíées amorales
Ces díéclarations sont í l'unisson d'une opinion publique souvent scandalisíée par des sommes parfois jugíées «amorales»: le príésident de la banque Barclays, Bob Diamond, a ainsi empochíé une quarantaine de millions de livres de bonus en 2006 et 2007.
Mais pour Geraint Anderson, il ne faut pas seulement revoir l'ampleur des bonus mais surtout leur structure. «On reí§oit la plupart du bonus d'un seul coup, en majoritíé en liquide. On finit donc par se moquer des implications í long terme des actions qu'on prend... Ce qu'il faut, c'est un systí¨me de ríémuníération qui encourage une ríéflexion í long terme», estime-t-il.
«Si les banques peuvent íªtre encouragíées í travers le monde í offrir des bonus basíés sur une píériode de trois ou quatre ans, on serait alors plus enclin í envisager les implications í long terme des actions qu'on prend», explique-t-il.
Selon les derniers chiffres du Centre de recherche íéconomique et commerciale (CEBR), le montant total des bonus accordíés í Londres devrait considíérablement chuter cette anníée, pour atteindre 3,6 milliards de livres contre 8,8 milliards de livres en 2006.
«Il est peu probable que nous voyions dans un avenir proche des bonus de l'ampleur de ces quatre dernií¨res anníées», estime le CEBR, mais il avertit: «Ce n'est pas la fin du systí¨me des bonus».